Avec deux transmissions sur trois désormais hors cadre familial, les enjeux se sont complexifiés : comment attirer un repreneur ou un associé ? Comment faire correspondre sa ferme aux attentes nouvelles ?

Deux-cent mille fermes sont à transmettre dans les 10 ans en France, soit 50% des exploitations agricoles. Par ailleurs, le nombre de reprises dans un cadre familial ne cesse de baisser. En conséquence, c’est la moitié des fermes qui devraient “partir à l’agrandissement”. Si l’agrandissement est subi, il est souvent synonyme de difficultés financières et psychologiques pour les cédants. Dans le même temps, beaucoup d’associés ne trouvent pas de solution pour reprendre leurs parts lors de leur départ à la retraite, générant des situations délicates à gérer pour de nombreux GAEC.

C’est pour répondre à ces enjeux de renouvellement des générations agricoles, que Maxime Pawlak et François Moret ont créé Eloi en 2019 :

“Pour réussir à transmettre ou à s’associer, il est désormais nécessaire de prendre en compte l’évolution sociologique des candidats à l’installation. Leurs attentes ont changé, et il faut les anticiper pour réussir à transmettre”.

S’il faut s’adapter, ces adaptations ne sont pas à réaliser en amont par le cédant. La bonne démarche consiste à projeter les évolutions possibles qui seront réalisées par le repreneur : changement de la production, évolution des pratiques agricoles, reprise à plusieurs…

Maxime Pawlak précise l’approche d’Eloi :

“L’idée est de penser en amont les évolutions possibles sur la ferme, de façon à diffuser une annonce qui corresponde à la demande. Le prix fixé valorise au mieux le patrimoine du cédant, tout en prenant en compte la nécessaire réussite de l’installation, dans un contexte où des investissements d’adaptation seront à réaliser sur la ferme par le repreneur. Si cet exercice sur le prix n’est pas équilibré, tout le monde perd son temps, et si le dossier bancaire est refusé, c’est retour à la case départ.”

Grâce à cette approche, et à une communauté en croissance rapide de 1 600 candidats à l’installation inscrits sur leur site, Eloi maximise très fortement les chances de trouver un repreneur ou un associé : “En moyenne, nous avons quatre candidats sérieux qui se positionnent sur les fermes publiées sur notre site, au bout de quinze jours. C’est un changement radical pour les cédants que l’on accompagne, qui souvent étaient en recherche infructueuse de repreneur depuis plusieurs mois ou années.”

Pour les agriculteurs qui cherchent à arrêter leur activité, la transmission peut s’envisager sereinement, à condition de rester ouvert et d’accepter de réfléchir sa transmission au-delà de la reprise à l’identique.