INTERVIEW D'UNE PORTEUSE DE PROJET ELOI SUR SON PARCOURS À L'INSTALLATION

S’installer en agriculture est un processus long qui nécessite de l’implication, du temps et du suivi. Le candidat à l’installation doit définir son projet, rechercher du foncier, créer son entreprise, suivre des formations, rechercher de subventions… Des sujets qui paraissent parfois compliqués et obscurs mais qui sont cruciaux car les décisions prises auront un impact, pour au moins une dizaine d’années, tant sur la vie professionnelle que personnelle du candidat.

Dans cette Fiche Pratique, vous allez découvrir via un interview, le parcours à l’installation d’une porteuse de projet eloi, qui s’installe en caprin lait en Maine et Loire.

Eloi est une entreprise à mission....

...qui accompagne les agriculteurs dans leurs projets de transmission et d'installation en agroécologie

Eloi connecte deux générations d'agriculteurs

200.000 fermes à transmettre dans les 10 ans, et des repreneurs dont le profil a évolué

Eloi élabore des projets de transmission...

... qui s'adaptent aux attentes des porteurs de projet d'aujourd'hui

Eloi : Pourquoi as-tu choisi de réaliser le parcours à l’installation ?

Porteuse de projet : Le parcours à l’installation (PAI) est pour moi, le sésame pour obtenir les aides nationales, et pour viser la DJA derrière. 

Eloi : Qu’est ce qu’a permis le parcours à l’installation ?

 

Porteuse de projet : Lors du PAI, il y a un premier entretien où il faut exposer son  bilan projet, ses compétences, et ses expériences. On reçoit un compte rendu avec une invitation pour passer telle ou telle formation. De mon côté, je n’avais qu’ à passer la formation de 21 heures qui, elle, est obligatoire. Cette formation est généralement planifiée sur 3 jours consécutifs, et moi je l’ai suivie en décalé sur 2 semaines. Lors de cette formation on a notamment des modules pour calculer et estimer le temps de travail sur l’exploitation. J’ai déjà mon  BPREA et j’ai acquis beaucoup d’expérience durant trois saisons de mises bas. Je suis totalement autonome sur la partie élevage et fromagerie. Dans mon cas, je prévois de déléguer la partie sur les cultures céréalières car ce n’est pas ma priorité et cela me permettra de dégager du temps pour l’élevage et ce qui m’intéresse.

Eloi : Que représente la DJA pour toi ?

 

Porteuse de projet : La DJA représente une enveloppe de 33000€ qui va m’être versée en deux fois. Tout d’abord je reçois 80% du montant après les 6 premiers mois d’installation. Je reçois les 20% restants si mon Plan d’entreprise (PE) est validé. Ce PE retrace l’évolution économique de l’entreprise sur les 4 prochaines années, et un des objectifs fixés est notamment de pouvoir se dégager un SMIC. L’enveloppe est plus ou moins élevée en fonction de primes qui sont déclenchées par des facteurs (installation hors cadre familial, installation en bio, frais pour adapter ses bâtiments…). Les 20% restants sont versés si le PE est réussi.

Le cumul d’enveloppe pour mon projet, montait à 35000€. Mais les aides sont plafonnées à 33000€. Je vais donc recevoir les 80% de la JA, ce qui va me permettre d’amortir ma trésorerie, qui va être négative jusqu’à la mise bas de mes chevrettes en avril 2023. La banque prête facilement le montant de la JA pour à court terme démarrer avec une trésorerie de la valeur de la JA, ce qui est un coup de pouce quand on s’installe, pour derrière, payer ses charges mensuelles.  

Eloi : Quels sont les critères d’éligibilité pour réaliser le parcours à l’installation et obtenir la DJA ?

Porteuse de projet :

  • Avoir une capacité agricole

  • Être âgé de – 40 ans avant la date de dépôt du dossier (sachant que la validation peut prendre 2 ans)

Eloi : Combien d’étapes faut-il passer ?

 

Porteuse de projet : De nombreuses étapes sont à passer avec un ordre précis :

  • Entretien dans le cadre du PAI

  • Compte rendu à la suite de l’entretien

  • Parcours professionnel personnalisé (PPP)  qui permet d’exposer précisément son projet au conseiller du PAI qui est accompagné d’un professionnel agricole travaillant dans une activité similaire. Cela permet d’échanger et d’avoir des conseils sur telle ou telle méthode de production, ou pour éviter telle ou telle erreur.

  • Signer un document à la suite de ce rendez vous PPP

  • Suivre les formations, qui sont prises en charge par le CPF. Seule la formation des 21 heures est payante depuis 2022 et coûte 300€

  • Au dernier jour de la dernière formation il faut demander à un intervenant de valider son parcours PPP. Cette validation doit se faire au niveau de la chambre d’agriculture.  

Eloi : Quels sont les délais des procédures ?

 

Porteuse de projet : Les procédures du PAI doivent prendre maximum 18 mois. Les délais pour recevoir l’enveloppe de la DJA, une fois que tu as passé et validé ton CDOA, dépendent de certaines démarches. Lorsque tu t’installes de manière effective, il faut remplir un formulaire cerfa qui est la demande de versement. Tu as tout intérêt à remplir ce formulaire le plus rapidement possible après ton installation. ll faut fournir une facture acquittée qui prouve que tu payes tes charges et que tu es vraiment installé. Après ces démarches, tu peux recevoir la DJA en moyenne dans les 5 à 6 mois suivants.

Eloi : Comment construire son plan d’entreprise sur 4 ans ?

 Porteuse de projet : Il faut construire un plan prévisionnel économique prenant en compte les différentes rentrées et sorties d’argent, l’évolution de la production au fil des 4 ans, et les investissements de ton exploitation. Dans mon cas l’intégralité quasiment de mes investissements est réalisé au départ car je dois adapter mes bâtiments. Il est possible de faire un avenant au PE si une activité nécessite un nouvel investissement qui n’était pas prévu. L’inverse est plus embêtant, c’est à dire demander un investissement et ne pas respecter son remboursement derrière et donc demander un avenant.

Eloi : À quoi correspond le CDOA ?

Porteuse de projet : La commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA) est une commission où la chambre départementale attribue les aides, en fonction d’une étude économique du dossier présenté.  Il est indispensable de l’avoir pour faire valider sa demande JA.

Moi comme je passe par une transaction SAFER je n’ai pas besoin d’obtenir le droit d’exploiter par la chambre, car la SAFER me l’a déjà attribué. Donc je suis déjà passé en CTD (comité technique départemental) et j’ai le droit d’exploiter sur les terres de l’exploitation. Néanmoins, même si j’ai mon CTD, il faut que je passe par la CDOA pour toucher la JA.

Eloi : Que faut-il préparer pour le passage en CDOA ?

Porteuse de projet : La commission départementale d’orientation de l’agriculture (CDOA) est une commission où la chambre départementale attribue les aides, en fonction d’une étude économique du dossier présenté.  Il est indispensable de l’avoir pour faire valider sa demande JA. Moi comme je passe par une transaction SAFER je n’ai pas besoin d’obtenir le droit d’exploiter par la chambre, car la SAFER me l’a déjà attribué. Donc je suis déjà passé en CTD (comité technique départemental) et j’ai le droit d’exploiter sur les terres de l’exploitation. Néanmoins, même si j’ai mon CTD, il faut que je passe par la CDOA pour toucher la JA.

Eloi : Quels sont les critères pour autoriser l’exploitation des terres ?

 Porteuse de projet : Il faut construire un plan prévisionnel économique prenant en compte les différentes rentrées et sorties d’argent, l’évolution de la production au fil des 4 ans, et les investissements de ton exploitation. Dans mon cas l’intégralité quasiment de mes investissements est réalisé au départ car je dois adapter mes bâtiments. Il est possible de faire un avenant au PE si une activité nécessite un nouvel investissement qui n’était pas prévu. L’inverse est plus embêtant, c’est à dire demander un investissement et ne pas respecter son remboursement derrière et donc demander un avenant.

Eloi : Quelles erreurs faut-il éviter de faire ? et Quels conseils pour un jeune qui veut s’installer ?

Porteuse de projet :

  • Tout d’abord il faut absolument se rapprocher du conseiller de la chambre qui va t’orienter pour les dates, le calendrier, les étapes à suivre… Il faut que ce soit ton interlocuteur principal !

  • En connaissance de cause, ne fait confiance à personne, car j’ai eu un problème avec une conseillère bancaire à qui je faisais confiance.

  • Il faut toujours aller voire 3 banques différentes.

  • La banque va obligatoirement demander le PE validé par la chambre ou par un cabinet comptable. Il faut un tampon délivré par un organisme officiel pour faire valider ses plans prévisionnels.  Et attention si on ne vous les demande pas , c’est louche ! Il faut fuir !

  • Faire attention à la localisation où tu fais ton PAI et où tu veux t’installer car si ce n’est pas dans le même département, cela peut agacer les chambres.

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