S’installer en agriculture – 7 conseils sur le parcours 3P
Vous souhaitez reprendre une exploitation agricole, ou bénéficier de la dotation jeune agriculteur (DJA) ? Alors vous entendrez forcément parler du PPP agricole : le Parcours de Professionnalisation Personnalisé. Ce dispositif est souvent la première étape avant toute demande d’aide à l’installation agricole. Mais de quoi s’agit-il exactement ? Est-il obligatoire ? Comment se déroule-t-il concrètement ?
Voici un guide clair et complet pour comprendre ce qu’est le PPP, pourquoi il est utile voire indispensable, et comment le réussir pour donner toutes les chances à votre projet d’installation agricole.
🔍 Sommaire
- Pourquoi le PPP est essentiel pour s’installer en agriculture ?
- Dans quels cas le parcours PPP est-il obligatoire ou recommandé ?
- Comment se déroule un parcours PPP ?
- Le stage 21h : la formation incontournable
- Financement du PPP et accès aux formations
- Adapter son parcours PPP à son projet réel
- Attention : le PPP varie d’un département à l’autre
Pourquoi le PPP est essentiel pour s’installer en agriculture ?
Le parcours PPP est un dispositif d’accompagnement mis en place pour garantir que les futurs agriculteurs ont bien les compétences nécessaires à leur installation. Il est géré dans la grande majorité des cas par les chambres d’agriculture.
Ce parcours est obligatoire si vous demandez certaines aides, comme la DJA (Dotation Jeune Agriculteur). Mais même en dehors de cette obligation, il est fortement recommandé. Il donne souvent des points en plus dans les dossiers de subventions, comme ceux du FEADER pour les investissements agricoles (matériel, bâtiments, transformation fermière…). Il vise à évaluer et à compléter les compétences des porteurs de projet en vue de leur installation. Ce parcours permet à l’État et aux organismes concernés de vérifier que le candidat à l’installation est suffisamment compétent pour gérer une exploitation agricole.
En pratique, les banques, les propriétaires fonciers, et les comités techniques chargés d’attribuer les terres voient aussi le PPP comme un gage de sérieux.
💡 Pour aller plus loin, voici un article qui vous parle de la capacité agricole et un article qui vous explique les différents types d’aides à l’installation.
Dans quels cas le parcours PPP est-il obligatoire ou recommandé ?
- Obligatoire : si vous souhaitez bénéficier de la DJA.
- Recommandé : si vous déposez un dossier de subvention à l’investissement, car il peut vous apporter des points supplémentaires.
- Stratégiquement utile : pour rassurer les partenaires financiers ou obtenir plus facilement du foncier via les comités techniques.
Bref, même lorsqu’il n’est pas imposé, il peut clairement peser dans la balance.
Comment se déroule un parcours PPP ?
Le PPP commence par un entretien ou une journée de bilan de compétences (souvent facturée entre 150 et 200 €) avec un conseiller spécialisé. Ce rendez-vous permet d’analyser vos diplômes agricoles (expérience théorique) ainsi que vos expériences de terrain (expérience pratique). Selon les pratiques du département vous participerez à des sessions de formation collective.
En fonction de votre profil, on vous proposera :
- Des formations courtes (comptabilité, biosécurité, conduite de tracteur…)
- Des stages en exploitation
- Des modules de formation spécifiques au montage de projet ou à l’installation en société
Vous avez ensuite 3 ans pour réaliser les actions recommandées. Une fois terminé, votre PPP est validé, et il est valable 2 ans pour justifier votre demande d’aide. Attention, il se périme vite : il faut donc bien planifier son calendrier d’installation !
Le stage 21h : la formation incontournable
Ce stage de 3 jours, appelé “stage 21h”, est obligatoire pour valider votre PPP. Il aborde tous les thèmes suivants :
- Législation agricole
- Environnement, urbanisme
- Fiscalité, statut social avec la MSA
- Présentation des aides à l’installation
💡 Astuce importante : faites ce stage dans le département où vous vous installez ! Les règles varient énormément d’un territoire à l’autre et ça vous donnera plus de crédibilité auprès de la chambre et de la Safer locale.
Financement du PPP et accès aux formations
Le financement du PPP dépend des politiques régionales et des fonds disponibles. Auparavant, le fonds VIVEA permettait de financer des formations pour les porteurs de projets. Mais aujourd’hui, ce soutien est fortement réduit.
Pour contourner cela, certaines chambres ont créé des dispositifs comme FertiCréa. Il s’agit d’un parcours structuré (avec évaluation finale) qui rend les formations éligibles au CPF. Les chambres peuvent ainsi intégrer les formations du PPP dans un parcours certifié, que vous pouvez financer avec votre Compte Personnel de Formation.
💡 Astuce : Rapprochez-vous de votre chambre d’agriculture locale pour savoir ce qui est encore finançable.
Adapter son parcours PPP à son projet réel
Un projet agricole peut évoluer. Le PPP aussi.
Par exemple : vous pensiez vous installer en chèvres, mais après 6 mois de stage, vous préférez finalement élever des brebis. Il faudra alors faire un avenant au PPP. Cela implique de faire un nouvel entretien avec le conseiller et éventuellement de nouvelles formations ou stages.
❗Le PPP doit correspondre à votre projet final, celui que vous allez concrètement mettre en œuvre.
Attention : le PPP varie d’un département à l’autre
C’est probablement le point le plus important : le PPP n’est pas organisé de la même façon partout. Chaque département ou région agricole a ses propres règles : durée minimale d’expérience, structure du 21h, critères d’évaluation, financement…. Nous vous conseillons de contacter la chambre d’agriculture de votre département d’installation dès que possible.