Devenir agriculteur en 5 étapes
Être agriculteur est un métier très complet qui ne s’invente pas. Le devenir prend quelques années et passe par plusieurs étapes incontournables : la formation, l’élaboration d’un projet construit et viable, la recherche du foncier…. Pour que l’on puisse tous s’y retrouver, eloi dresse un panorama des grandes étapes et vous explique comment s’y prendre.
Avoir une formation agricole
Une formation est indispensable pour devenir agriculteur. De fait, de nombreuses formations existent et permettent à tout âge de se former à ce métier.
Pour les étudiants, il est possible de passer par la voie scolaire (cours & stages), un contrat de professionnalisation ou un apprentissage dans des établissements spécifiques.
Pour les adultes, il est nécessaire de passer par un autre type de formation : la formation continue. Celle-ci permet d’obtenir un BPREA (brevet professionnel de responsable d’entreprise agricole), un diplôme de technicien agricole ou encore d’autres diplômes grâce à la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). De même, de nombreuses formations complémentaires sont proposées aux agriculteurs, installés ou non. Elles permettent de se familiariser avec certaines notions nécessaires au parcours et d’acquérir des compétences propres à votre projet.
http://www.formation-agriculteurs.com/exploitants/
Il est également possible d’acquérir de l’expérience sur le terrain : que ce soit en tant que stagiaire ou salarié agricole ou encore en faisant du bénévolat avec le woofing par exemple.
Ce diplôme de niveau IV (bac ou BPREA), couplé à la validation de votre parcours 3P, vous donnera la capacité professionnelle agricole qui facilitera grandement votre installation. D’ailleurs, il vous sera nécessaire d’obtenir cette capacité agricole si vous souhaitez vous installer sur une grappe eloi.
💡 Vous souhaitez en savoir plus sur la capacité agricole ? Lisez cet article qui vous explique tout ce que vous devez savoir sur la capacité agricole.
Chiffrer le projet agricole, prévisionnel agricole
Pour préparer au mieux son installation et perfectionner son projet d’installation, il est nécessaire de se poser les bonnes questions.
Quel type de production choisir ?
Une question qui peut paraître assez basique si l’on veut s’installer en agriculture mais dont la réponse n’est pas toujours évidente. Par exemple, si vous souhaitez devenir éleveur bovin, il vous faudra encore choisir entre bovin viande ou laitier. De même, vous pourriez hésiter entre brebis ou chèvres !
Pour répondre à toutes ces questions, la meilleure solution est de s’adresser aux chambres d’agriculture et aux agriculteurs eux-mêmes. Il est par exemple possible d’échanger avec les conseillers techniques agricoles des points d’accueil installation (renseignez-vous auprès du PAIT de votre région d’installation souhaitée). Par ailleurs, rencontrer d’autres agriculteurs vous permettra de connaître les avantages et inconvénients des différents types de productions, et de confirmer ou infirmer votre volonté de persévérer dans cette voie.
Au final, il sera indispensable de réaliser plusieurs stages pour confirmer vos intuitions, et affiner le système que vous souhaitez mettre en place, car pour un type de production, il peut exister de nombreuses façons assez différentes de mener l’activité.
Où s’installer ?
Choisir sa région d’installation est primordial. Ce choix conditionne la vie professionnelle et personnelle de l’exploitant.
Pour ce qui est du plan professionnel, il est important de choisir un territoire d’installation où votre production connaîtra une forte demande et qui sera adaptée aux canaux de vente du projet : une demande à proximité de la ferme, un réseau de vente en circuits courts. Chaque région a aussi ses spécificités notamment agronomiques : le potentiel des pâturages de montagne ne permet généralement pas la création d’une activité de maraîchage !
Pour ce qui est du plan personnel, des questions se posent quant aux changements que cela implique. Certaines fermes se trouveront dans des zones périurbaines quand d’autres seront très éloignées d’une grande ville. Si vous vous installez en famille, il vous sera peut-être nécessaire d’avoir un bassin d’emplois proche ou encore des écoles à proximité. Chez eloi, lorsque nous étudions la faisabilité d’une grappe, nous étudions d’ailleurs ce critère très rapidement : il est important que les grappes aient un accès rapide à tous commerces, écoles et commodités.
Réfléchir aux besoins sur l’exploitation
Une fois l’activité agricole et la région d’installation déterminées, d’autres éléments sont à considérer :
– Faut-il que la ferme dispose d’une habitation ?
– Quels sont les besoins du projet en termes de bâtiments agricoles, de cheptel ?
– Est-il envisageable de devoir construire/rénover certains bâtiments sur la ferme ?
💡 Vous ne savez pas si vous pouvez construire sur un terrain ? Lisez cet article qui vous explique les éléments à prendre en compte pour savoir si vous pouvez construire sur un terrain agricole et les démarches à réaliser.
Les attentes qu’un agriculteur a de son installation
Lorsque vous élaborez votre projet, vous devez déterminer vos objectifs sociaux et économiques : définir vos besoins économiques personnels, le rythme de travail que vous souhaitez atteindre (besoin d’avoir ses week-ends ? De pouvoir prendre des vacances ?)
Bien sûr, il est impensable de répondre à ces différents sujets de manière décorrélée : chaque sujet influence les autres. Il est important d’y réfléchir en parallèle et de voir comment tout peut se coordonner.
Chiffrer son projet
Faire une étude économique de son projet est nécessaire : l’objectif étant de viser, au bout de 4 ans d’exploitation, un revenu égal au SMIC.
Pour cela, plusieurs institutions disposent d’experts qui pourront aider les candidats à l’installation : les chambres d’agriculture peuvent réaliser une pré-étude installation, mais il est également possible de se rapprocher d’une banque ou d’un centre de gestion.
Trouver des terres agricoles ou une ferme à reprendre
Cette étape est importante pour devenir agriculteur : il s’agit de trouver du terrain agricole qui vous convienne. En effet, La topographie de la région, la qualité agronomique du sol, les conditions climatiques, sont des facteurs très importants à prendre en compte avant de choisir sa ferme.
De même, une question à laquelle vous devez répondre rapidement est le choix entre l’achat et la location des terres agricoles. Cela aura en effet des conséquences sur votre investissement initial, mais aussi sur vos droits d’exploitation du foncier. Ce paramètre peut varier d’une situation à l’autre, certains cédants souhaitant vendre leurs parcelles alors que d’autres préfèreront la location.
Si vous avez un projet en agroécologie et que vous cherchez une ferme à prix raisonnable avec 3 à 50 Ha de foncier, il se peut que vous ayez du mal à trouver ! C’est là où la demande est très forte et les fermes à vendre sont généralement configurées pour des activités qui ne correspondent pas aux nouveaux projets d’installation. C’est la raison d’être d’eloi que de créer des fermes adaptées en diversifiant des fermes en transmission.
💡 Pour aller plus loin, voici un article qui vous aide à choisir entre l’achat et la location et un article qui vous explique comment trouver du foncier agricole ?
Financer son projet agricole
La question du financement du projet est également primordiale et implique plusieurs questions sous-jacentes :
- Quel financement choisir ? Les deux manières principales sont l’auto-financement et le financement bancaire. Cela dépendra notamment de l’apport que vous avez.
- A quelles aides puis-je prétendre ? Il y en a à tous les niveaux : Régionales, nationales européennes (DJA, avance de trésorerie), locales : aides des communautés de communes, la MSA. (voir aussi la fiche : les aides & subventions).
La capacité professionnelle agricole est nécessaire pour obtenir des aides et des subventions nationales (DJA). Néanmoins, elle ne l’est pas toujours pour les aides régionales et les aides à l’investissement.
Les procédures administratives agricoles
Une fois le projet élaboré et le foncier trouvé, il faudra régler les questions administratives : choisir son type de société, obtenir le statut d’agriculteur, s’inscrire à la MSA ou encore l’obtention du droit d’exploiter.
Premièrement, choisir le statut juridique de son exploitation agricole est impératif : de nombreux choix existent et conviennent plus ou moins au projet.
💡 On vous détaille les différents statuts juridiques qui existent dans cet article.
Ensuite, il faudra obtenir le statut d’agriculteur et l’autorisation pour exploiter.
Pour cela il faut s’inscrire auprès de la MSA en tant que chef d’exploitation agricole ou cotisant solidaire ainsi qu’au Centre de Formalités des Entreprises (CFE). Cela permet à la MSA, en collaboration avec le CFE, de vérifier si vous avez atteint l’AMA (Activité Minimale d’Assujettissement) afin de vous donner le statut d’agriculteur.
La demande d’autorisation à exploiter est, quant à elle, à faire auprès de la direction départementale des territoires de la mer (DDTM). Cette autorisation a été mise en place pour préserver la viabilité des exploitations agricoles et favoriser l’installation d’agriculteurs.
Source :
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